Le Canada peut se targuer d’une réputation de destination touristique de choix et pourtant, le pays n’est même pas dans le top 15 mondial en matière d’arrivées.

Le tourisme au Canada en 2020 : analyse d’un secteur qui peine à réaliser son plein potentiel

Alors oui, les Français affichent un engouement pour cette destination en partie francophone qui les exonère du visa (une simple autorisation de voyage électronique suffit). Mais le pays du sirop d’étable peine à séduire les nouveaux pays fournisseurs de touristes comme la Chine, la Russie ou encore les pays du Golfe. Diagnostic d’un marché qui peine à réaliser son plein potentiel.

Canada : les derniers chiffres clés du secteur touristique

Sous-financement, faible valorisation des métiers du tourisme et ouverture internationale mitigée

Deuxième plus vaste pays de la planète, véritable kaléidoscope de paysages, à proximité immédiate du géant américain, fleuron de la francophonie nord-américaine, terre de diversité par excellence, le Canada collectionne les bons points et affiche un énorme potentiel touristique. Mais lorsque l’on sait que le Pays du caribou n’occupe qu’une modeste 17e place dans le classement des pays touristiques en matière d’arrivées, on peut légitimement s’interroger sur le pourquoi de cette performance plutôt mitigée.

En effet, avec un peu plus de 20 millions de touristes étrangers par an, le Canada fait moins que des pays comme la Malaisie (26 millions), la Grèce (27 millions), Hong Kong (28 millions) ou encore l’Autriche (30 millions), très loin derrière le trio de tête constitué de la France (89 millions), l’Espagne (82 millions) et les Etats-Unis (77 millions).

Canada : les derniers chiffres clés du secteur touristique #2

Un diagnostic a d’ailleurs été réalisé par l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC), identifiant un certain nombre de problématiques qui empêchent le tourisme canadien de réaliser son plein potentiel :

  • L'organisme national de promotion du tourisme du Canada (Destination Canada) doit faire face à la concurrence internationale des pays qui allouent plus de budget au marketing touristique. Le sous-financement continue d'impacter la visibilité de la destination parmi les principaux marchés exportateurs de touristes. L’AITC estime que le budget de base pour améliorer le marketing autour de la destination « Canada » devrait atteindre au moins les 135 millions de dollars, avec des augmentations annuelles en fonction des résultats
  • Le classement du pays en matière d'ouverture internationale est très bas (120e sur 141 pays) selon le Forum économique mondial (FEM). Les délais d'attente pour l'obtention d'un visa de résident temporaire au Canada sur des marchés à forte demande comme la Chine et l'Inde sont d'une « longueur inacceptable». Rappelons que les Français sont exemptés de visa, puisqu’ils sont concernés par le programme d’exemption. Ils devront toutefois obtenir une autorisation de voyage électronique (AVE) pour se rendre au Canada en toute légalité (séjour touristique)
  • Les emplois dans le secteur du tourisme ne sont pas perçus comme étant à forte valeur ajoutée pour la carrière des travailleurs. S’ensuit alors un certain désamour pour ce secteur alors qu’il affiche un besoin important en main-d’œuvre. Selon Tourism HR, le Canada devrait accuser un manque de 60 000 travailleurs touristiques à l’horizon 2035

Le tourisme canadien… vecteur d’une certaine équité sociale

En dépit de cet état de fait, l’industrie du voyage occupe une place centrale dans l’économie canadienne, puisqu’elle génère un chiffre d’affaires cumulé de près de 102 milliards de dollars, contribuant ainsi à 2,1 % du PIB du pays. Selon les derniers chiffres publiés par l’Association de l’industrie touristique du Canada, l’industrie du tourisme emploi environ 1,8 millions de personnes, dont la moitié a moins de 35 ans (transports, hébergement, destinations et attractions touristiques).

Canada : les derniers chiffres clés du secteur touristique #3

D’ailleurs, le tourisme est la première source d’emploi pour les jeunes canadiens. En somme, un emploie sur onze est directement lié à l’industrie du voyage. Dans le détail, les emplois sont ventilés comme suit :

  • 51,8 % travaillent dans les services de restauration
  • 21,5 % travaillent dans le sous-secteur des loisirs et du divertissement
  • 15,6 % travaillent dans le transport
  • 8,9 % travaillent dans le sous-secteur de l’hébergement
  • 2,2 % travaillent dans les services touristiques

Au-delà des chiffres, le tourisme canadien est également vecteur d’une certaine équité sociale, puisqu’il s’agit du premier secteur d’activité économique sur le critère de l’emploi des femmes, des Autochtones, des nouveaux arrivants, des personnes âgées et des « personnes avec difficultés ou problèmes de santé à long terme », selon la terminologie utilisée par l’Association de l’industrie touristique au Canada.

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